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15 août 2024
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L'évolution du piratage éthique : de la curiosité à la cybersécurité
Le terme « ethical hacking » a été inventé en 1995 par le vice-président d'IBM John Patrick, mais la pratique elle-même remonte beaucoup plus loin.
Alors que les médias modernes décrivent souvent les hackers comme des cybercriminels, la véritable histoire du hacking éthique révèle une histoire plus nuancée et fascinante.
La naissance du hacker
Le mot « hacker » n'a pas toujours eu les connotations négatives qu'il a aujourd'hui. Le concept de hacking a commencé au Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans les années 1960. À cette époque, « hacking » faisait référence au processus inventif d'optimisation des systèmes et des machines et de trouver de nouvelles façons de les faire fonctionner plus efficacement. C'était une quête créative et intellectuelle, adoptée par certains des esprits les plus brillants de la technologie.
Fait intéressant, l'idée de hacking éthique - utiliser les compétences de hacking pour le bien - précède la montée du hacking criminel. Les premiers hackers étaient des résolveurs de problèmes, animés par la curiosité et le désir d'améliorer les systèmes existants.
Phreakers et équipes de tigres: Brouiller les lignes dans les années 1970
Les années 1970 ont marqué un tournant dans l'histoire du hacking et de l'informatique en général. Alors que les ordinateurs se répandaient, une nouvelle vague d'individus comprenant les systèmes et les langages de programmation commençait à explorer le potentiel de ces machines. Cette époque a également vu la montée du « phreaking », une forme de hacking consistant à manipuler les systèmes téléphoniques. Les futurs co-fondateurs d'Apple, Steve Wozniak et Steve Jobs, ont été des pranksters phreakers pendant un certain temps.
Les phreakers, comme on les appelait, apprenaient à exploiter les vulnérabilités des réseaux télécom, souvent pour passer des appels longue distance gratuits. C'était l'une des premières instances où le hacking était utilisé à grande échelle à des fins illégales. Cependant, cette période a également vu l'émergence des « équipes de tigres », groupes d'experts techniques engagés par des gouvernements et des entreprises pour identifier et corriger les faiblesses de sécurité avant que des acteurs malveillants puissent les exploiter.
La montée du "black hat hacker"
Dans les années 1980 et 1990, l'image du hacker a radicalement changé. L'adoption rapide des ordinateurs personnels par les entreprises et les particuliers signifiait que des données critiques étaient de plus en plus stockées numériquement. Les hackers ont commencé à réaliser la valeur de ces informations et le potentiel de gain financier grâce à leur vol ou manipulation.
À cette époque, les médias ont mis en lumière les hackers en tant que criminels dangereux, menant à l'association du hacking à des activités illégales. Ces hackers malveillants, aujourd'hui connus sous le nom de black hat hackers, utilisaient leurs compétences pour voler des données, extorquer des entreprises et s'engager dans divers cybercrimes. Des incidents très médiatisés, comme le hacking de grandes entreprises telles qu'eBay et Sony dans les années 2010, n'ont fait que renforcer cette perception négative.
La nouvelle ère de la cybercriminalité : Sophistication et ampleur
Aujourd'hui, l'échelle et la sophistication de la cybercriminalité sont stupéfiantes. Le gouvernement américain a rapporté avoir reçu un nombre record de plaintes de la part du public américain en 2023 : 880 418 plaintes avec des pertes potentielles dépassant 12,5 milliards de dollars. Ce nombre est probablement bas en raison d'un sous-rapportage et ne reflète que les plaintes d'un seul pays ! Les hackers d'aujourd'hui vont des « script kiddies » inexpérimentés qui utilisent des outils de hacking pré-écrits et l'IA aux attaquants hautement qualifiés qui emploient des techniques avancées pour violer des systèmes.
Bien que l'image stéréotypée d'un hacker puisse être celle de quelqu'un courbé sur un ordinateur dans une pièce sombre, les black hat hackers travaillent souvent dans des milieux organisés (comme parodié par notre web-série comique Kubikle). Leur charge de travail quotidienne comprend souvent des tactiques d'ingénierie sociale, où les victimes sont amenées à révéler des informations sensibles, et le craquage de mots de passe, entre autres stratégies.
La renaissance du hacker éthique
Alors que les cybercriminels sont devenus plus astucieux et persistants, le besoin de défenses robustes n'a jamais été aussi grand. Entrez le hacker éthique - un professionnel qui utilise les mêmes techniques que les black hat hackers mais pour améliorer la sécurité. Le hacking éthique, également connu sous le nom de white hat hacking, est devenu un pilier de la cybersécurité moderne.
Aujourd'hui, les hackers éthiques sont essentiels pour protéger les entreprises contre les menaces cybernétiques. Les Certified Ethical Hackers (CEHs) sont formés pour penser comme leurs homologues malveillants, identifiant et corrigeant les vulnérabilités avant qu'elles ne puissent être exploitées. Certains des hackers éthiques les plus efficaces ont commencé leur carrière du mauvais côté de la loi. Par exemple, Kevin Poulsen, autrefois emprisonné pour avoir piraté une station de radio afin de gagner une Porsche, a depuis utilisé ses compétences pour découvrir des activités criminelles en ligne et est maintenant un journaliste en cybersécurité renommé.
Comment les hackers éthiques protègent les entreprises
Les avantages du hacking éthique pour les entreprises sont nombreux. En simulant des attaques cybernétiques réelles, les hackers white hat peuvent exposer les faiblesses des défenses d'une entreprise avant qu'elles ne deviennent des liabilities. Ces professionnels utilisent les mêmes stratégies et outils que les black hat hackers, mais avec une différence cruciale : leur objectif est de protéger plutôt que de nuire.
Les outils et techniques des hackers éthiques
Pour être efficaces, les hackers éthiques travaillent souvent sous un voile de secret, généralement employés directement par la direction d'une entreprise sans que le reste du personnel en soit conscient. Cela leur permet de reproduire les méthodes des black hat hackers aussi fidèlement que possible.
Les techniques courantes incluent le test d'intrusion, où les hackers tentent de pénétrer un système en utilisant leur connaissance du codage et des vulnérabilités. Ils emploient également des techniques de craquage de mots de passe et d'ingénierie sociale pour évaluer à quel point une attaque réelle pourrait réussir.
Hackers des deux côtés de la loi
Bien que beaucoup d'entre nous fassent l'expérience de la cybercriminalité, certaines personnes utilisent des techniques de hacking pour le bien et pour nous protéger. Si vous êtes intéressé par l'idée de rejoindre ces super-héros numériques, découvrez-en plus sur la façon de lancer votre carrière en cybersécurité !
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